La Cour exerce une fonction juridictionnelle en matière de discipline budgétaire. Elle précise et sanctionne toute infraction à la réglementation relative à l’exécution des opérations sur les produits et charges publics qui serait commise par tout fonctionnaire, commis ou agent de l’un des organismes placés sous son autorité de tutelle.
Les comptables publics sont tenus de produire annuellement à la Cour, les comptes pour les services de l’Etat et les situations comptables pour les autres organismes. En matière de discipline budgétaire et financière, la Cour fonctionne comme une Cour de justice ordinaire avec tout ce que cela exige comme garanties des droits de la défense, l’audition de toute personne dont la responsabilité peut être engagée, avec la présence physique du mis en cause et de son avocat à la séance de jugement, en sus de la citation de témoins.
La Cour est saisie par le Procureur Général du ROI, de sa propre initiative ou à la demande du Premier Président ou d’une formation de la Cour, en cas de découverte d’infractions qui relèvent de compétences de la Cour en matière de discipline budgétaire et financière.
La saisine peut être également faite par le Premier Ministre, le Président de l’une des Chambres du Parlement, le Ministre des Finances et les Ministres concernés et ce par l’intermédiaire du Procureur Général du ROI près la Cour des comptes et sur la base de rapports de contrôle ou d’inspection, appuyés des pièces justificatives.
Sur la base des documents qu’il reçoit et des informations et autres documents qu’il peut demander aux autorités compétentes, le Procureur Général du ROI (PGR) peut décider :
En cas de poursuite, le Procureur Général du ROI sollicite du Premier Président la désignation d’un Conseiller rapporteur chargé d’instruire le dossier.
Le Procureur général du ROI avise les personnes concernées qu’elles sont l’objet de poursuites devant la Cour et qu’elles sont autorisées à se faire assister dans la suite de la procédure, par un avocat agréé devant la Cour Suprême.
Le PGR informe également de cette poursuite, le Ministre ou l’autorité dont dépend ou dépendait le fonctionnaire ou l’agent mis en cause, le Ministre chargé des Finances et, le cas échéant, le Ministre de tutelle.
L’instruction de l’affaire par le Conseiller rapporteur :
Consultation du dossier par l’intéressé :
La Cour prononce à l’encontre des personnes ayant commis l’une ou plusieurs des infractions citées, une amende dont le montant calculé selon la gravité et le caractère répétitif de l’infraction, ne peut être inférieur à mille (1000) dirhams par infraction sans toutefois que le montant de l’amende par infraction ne puisse dépasser la rémunération nette annuelle que la personne concernée a perçue à la date de l’infraction. Toutefois, le montant cumulé des amendes précitées ne peut dépasser quatre (4) fois le montant annuel de ladite rémunération.
Si la Cour établit que les infractions commises ont causé une perte à l’un des organismes soumis à son contrôle, elle ordonne à l’intéressé le remboursement à cet organisme des sommes correspondantes, en principal et intérêts. Les intérêts sont calculés selon le taux légal, à compter de la date de l’infraction.
La personne concernée et les témoins qui ne répondent pas dans le délai imparti par la Cour, aux demandes de communication de pièces et documents ou aux convocations qui leur sont adressées par la Cour, ou refusent de prêter serment ou de témoigner, peuvent être condamnés par ordonnance du Premier Président à une amende de cinq cent (500) à deux mille (2000) Dirhams.
Le nouveau code des Juridictions financières a établi des passerelles entre la Discipline Budgétaire et Financière et l’exercice de l’action pénale et disciplinaire.